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Joséphine Molères nous a quittés le 29 novembre 1980. Voici, jour pour jour, 31 ans que Hendaye est privée de sa plus extraordinaire historienne. A deux ou trois reprises je m’étais rendu dans son petit atelier de couturière de la rue de Subernoa, au rez-de-chaussée de sa maison. Elle m’y accueillit avec une rare gentillesse et une extraordinaire délicatesse d’âme. J’avais suivi le conseil d’amatxi Gracie Maillebiau qui l’estimait beaucoup.
Certes mon stylo plume courait sur mes feuilles de copies doubles : le jeune lycéen du Caousou, Hendayais pour les vacances, voulait noter cette histoire vivante que Fifine semblait verser, tel un nectar, pour étancher mon inextinguible soif. C’était une autre version de l’élève, de l’apprenti, assidu aux propos de son maître, à l’aune de la connaissance. Parfois, elle éludait volontairement les grands faits historiques pour les confins de l’anecdote.
C’est ainsi que j’appris que dans les siècles anciens Marie Laparqua (de Laparque) possédait bien des secrets sur les vertus des herbes et des plantes. Des secrets tels qu’elle pouvait «nouer l’aiguillette» de mâles hendayais où d’ailleurs ! Devant ma mine certainement déconfite par ces pouvoirs qui me semblaient bien cruels pour la virilité, elle riait de bon cœur me rappelant les sabbats qui se tenaient sur la plage d’Ondarraitz. Les yeux vifs, elle me parlait de ces secrets et de bien d’autres qui s’étaient transmis de générations en générations, sur les vertus des herbes et des plantes pouvant surtout soulager. Je me persuadais qu’elle en était l’héritière…
Et nous partions sur des sujets très éclectiques, du tramway surnommé «La Chocolatera» car c’est l’Espagne qui lui fournissait le courant, à l’auberge Bergeret, à Ondarraitz, où les Hendayais aisés venaient déguster les spécialités du chef, voire des premières familles à posséder un véhicule automobile : Laguillon, Celaya, Latisnère. Fifine aiguisait ma curiosité quand elle me racontait que Courteline, le sénateur Strauss, Philippe Pétain descendaient à l’hôtel Imatz, place de la République : «M. Imatz, du Bas-Quartier, achetait, vers 1827, des ruines sur la place. Il y fit une auberge qui sera transformée en hôtel dont l’exploitation cessait au moment de la seconde guerre mondiale».
Non loin de là, la Croix et son piédestal inspiraient ces réflexions à Joséphine Molérès, très pratiquante dans sa chère église Saint-Vincent : «C’est une croix de cimetière avant tout. L’étoile seule, au fond, serait l’homme au début de sa vie ayant une petite lueur ou clarté. Puis il se rapproche de Dieu et a une figure de lune qui éclaire plus qu’une étoile. Enfin l’homme arrive à Dieu et là possède la lumière finale représentée par ce visage épanoui qui chasse les étoiles dont il n’a plus besoin. Les quatre A (alpha), seraient des compas… ».
Christian Maillebiau
NOUS RECHERCHONS UNE PHOTOGRAPHIE DE JOSEPHINE MOLERES POUR ILLUSTRER CETTE PAGE.
NOUS RECHERCHONS EGALEMENT UN EXEMPLAIRE DE SON LIVRE «LA MAISON D’ANTONIA». C'est grâce à la la gentillesse d'un lecteur de Villemomble (93) que nous avons reçu un exemplaire de cet ouvrage. Encore un grand merci à ce monsieur.
Pour terminer cet hommage, ce devoir de mémoire, je vais reproduire les deux pages parues dans le trimestriel hendayais Haize Garbia, (eskuara zaindu eta azkartu). Le titre «Ikus arte Fifine» que j’ai repris était celui employé, par la rédaction de cette parution. Mais auparavant, je vous donne, histoire (hum !) de ne pas mélanger les genres, l’adresse de mon blog perso : http://christian-maillebiau.over-blog.com/ Vous y trouverez la lettre ouverte adressée à Jean-Baptiste Salaberry, maire de Hendaye, pour qu’une rue porte, enfin, le nom de Joséphine Molères. (Le maire a répondu qu'il allait étudier cette éventualité. Aussi, nous avons retiré cette lettre du blog perso).
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