Pour Mirenchu... la plus fidèle et pertinente lectrice de ce blog
Nous repartons… avec une nouveauté. Certes les statistiques de visites du blog sont excellentes mais il y a un petit bémol ! Pas assez d’internautes viennent apporter une petite contribution historique, si minime soit-elle. «Partager» était pourtant la volonté affichée de ce blog (lire l’intro du blog, datée du 29 avril 2009). Aussi, allons-nous tenter une expérience. Les articles seront désormais en partie cryptés : **** (crypté) *** Tous les internautes qui ont déjà correspondu avec ce blog (en envoyant un commentaire) pourront recevoir les parties cryptées en clair, directement sur leur mail et gratuitement, bien sûr. Pour ce faire, il suffit de me demander cet envoi sur mon mail perso : chrisphilmail@yahoo.fr
Bonus: images de la procession du Vendredi Saint 1982 à Hondarribia, sur mon blog perso: http://christian-maillebiau.over-blog.com/article-fontarabie-acteurs-et-spectateurs-d-une-procession-du-vendredi-saint-103160096.html
Quelques commentaires sur l’année 1812
Hendaye ruinée lors de l’effroyable bombardement espagnol du 23 avril 1793. Hendaye pillée et incendiée ce même funeste jour. Hendayais s’enfuyant pour échapper à la mort ou même à la déportation ! Hendaye encore humiliée et occupée, à partir du 7 octobre 1813, par les troupes de Wellington franchissant la Bidassoa… La poignée d’habitants qui était revenue relever leur bourg de ses ruines, prête à s’enfuir mais préférant résister !
Ces vingt ans, entre deux dates funestes, j’ai voulu mieux les connaître grâce au dépouillement systématique des actes de l’état civil (et comparer les familles avec celles mentionnées sur les registres paroissiaux jusqu’à la Révolution). Dès 1793 la commune d’Urrugne supplée à Hendaye indigente jusqu’au manque de municipalité ! Mais à partir du 22 septembre 1796, autrement dit en l’an V de la République française, l’état civil ouvre enfin ses registres à Hendaye. Il ne les refermera, très provisoirement, qu’au cours de l’année 1813…
2012…1812 : voici les commentaires sur Hendaye d’il y a 2 siècles. Et en bonus (pour le 12) les commentaires de l’an XII.
Huit naissances, seulement, ponctuent cette année 1812. Curieusement, la moitié d’entre elles, soit quatre, ont lieu au mois de février, pourtant le plus court de l’année ! Vieilles réminiscences des akelarre, les fêtes du solstice d’été, en juin 1811 avaient peut être connu une intensité peu habituelle… Encore une fois les garçons arrivent premiers avec cinq naissances contre trois pour les filles. C’est de toute façon mieux qu’en 1811 où seulement six naissances avaient été déclarées sur les registres de l’état-civil.
L’initiale M, très à la mode ! Hormis chez les fillettes où Marie est donnée deux fois, aucun prénom ne se détache vraiment chez les garçons. Le seul élément fédérateur est cette année la lettre M du prénom. Outre les deux Marie et Micaela pour les filles, les garçons ont été baptisés Michel, Manuel et Martin. En face, Pierre et Antoine semblent rétifs au M.
Huit décès marquent 1812. Outre l’endémique mortalité infantile avec les décès de Marie Harambillet (4 mois) et de Guillaume Louis Despetit (20 mois) ce sont surtout les quadras qui semblent cette année les plus fragiles : Jeanne Bergare (45 ans), Joseph Emparon (46 ans) et Catherine Harriet (48 ans). Parmi les décès, il y a aussi ce jeune soldat retrouvé noyé, le 6 juin, dans les eux de la Bidassoa. Il s’agit de Pierre Chapuis, de la 12e compagnie du 4e bataillon du 26e régiment de ligne, né le 19 septembre 1791, à Goulonge (Saône et Loire). Bien plus âgés figurent Jeanne Doyenart (62 ans) et Dominique Galbarret.
Disparition de l’abbé Galbarret, le 27 mars 1812, suivant l’acte de décès signé par le maireEtienne Pellot et ses adjoints Martin Diron, 59 ans, curandier, et Etienne Etcheverry, 45 ans, cordonnier : «Dominique Galbarret, né le trente un du mois de May, l’an mil sept cent trente cinq, est décédé ce jour vingt sept du courant à deux heures et un quart de la nuit dans la maison de Tipitoneberria de cette dite commune après avoir servi la dite commune en qualité de curé et de desservant pendant quarante six ans». (voir plus bas Bonus pastor)
Fils et filles de laboureurs. Pour la première fois en cette année 1812, les laboureurs sont légions dans les rangs des papas… Les registres de l’état civil en mentionnent six : Jean Duhart, 29 ans, Chabal Daguerre, 34 ans, Justo Nazabal, 25 ans, Johaquin Olaisola, 28 ans, Jean Sallaberry, 42 ans, Antonio Burguet, 24 ans. Mais le dernier papa **** (crypté) ***
Subtilités de l’état civil… Le 7 mars 1812 le laboureur Jean Izoussarry, 60 ans, déclare en mairie la naissance de sa petite-fille Marie. Elle est l’enfant de sa fille Estonda Izoussarry et le père se nomme Jean Baptiste Dumont. Or ce dernier, gendarme au 4e escadron, est présentement à Tolosa. Qu’importe, le maire Etienne Pellot met en marge de l’acte l’initiale «D» correspondant à Dumont (pour faciliter les recherches alphabétiques des actes). Patatras ! Lors de l’établissement des tables décennales pour la période 1803-1813, **** (crypté) ***
Maris outre Bidassoa. Trois mariages émaillent cette année 1812. Pour deux d’entre eux des liens important relient l’époux outre Bidassoa. Il s’agit d’Antonio Burguete, 23 ans, laboureur né à Vera (Navarre), et habitant Urrugne qui, le 4 février, épouse l’Hendayaise Catherine Duhart, âgé de 35 ans révolus. Il s’agit également de Martin François Camino, 37 ans, curandier, **** (crypté) ***
Durandier ou curandier ? Voir les commentaires de l’An XII de la République.
BONUS (pastor): Dominique Galbarret
L’abbé Dominique Galbarret, un Hendayais de souche. Fils de Martin Galbarret et de Gracieuse Darancette, Dominique Galbarret naît, le 31 mai 1735, à Hendaye, dans la maison de Galbarreta. Le jeune homme est ordonné prêtre le 7 juin 1757, à l’âge de 22 ans. Une dizaine d’années plus tard, après avoir été vicaire, l’abbé Galbarret sera nommé curé de Saint-Vincent de Hendaye, en 1768. Il y succède, pour ce XVIIIe siècle, **** (crypté) ***
Le curé Galbarret arrêté tel un voleur. Un communiqué de la municipalité indiquait : « A Hendaye, non content de prêcher contre la constitution, le curé et son vicaire, provisoirement remplacés à la demande de la municipalité (afin de faire cesser par ce nouveau moyen les troubles qui existaient dans cette paroisse), ont volé l’église en enlevant les vases d’argent et les ornements. Le patriotisme peut-être… mais surtout **** (crypté) ***
Deux éphémères curés constitutionnels. L’abbé Dominique Galbarret, dont le vicaire s’était aussi exilé, fut remplacé par un homme qui n’affichait pas autant de scrupules que ces deux prêtres. Le premier curé constitutionnel, l’ancien aumônier du fort de Hendaye et ex récollet, le père Jean-François Cauteranne avait fait allégeance à la constitution en prêtant le fameux serment. Les Hendayais rendant la vie impossible à cet «intrus», l’ex moine partit très vite. Dès 1792, l’abbé Dominique Dithurbide, ex-curé constitutionnel de Ciboure, s’installait à la cure de Hendaye… **** (crypté) ***
Quelques commentaires sur l’An XII
L’an XII de la République française, une et indivisible, débute le 1er vendémiaire, autrement dit le 23 septembre 1803, pour s’achever le 5e jour complémentaire de l’An XII, c'est-à-dire le 22 septembre 1804 du calendrier grégorien.
La natalité est en baisse avec seulement sept naissances (11 l’an dernier), soit quatre de moins ! Les garçons tiennent encore la corde. Ils sont au nombre de quatre pour trois filles. Le registre des mariages, en revanche «explose» avec ses cinq mariages, alors que l’année précédente, il n’y en avait eu qu’un seul. Les décès, au nombre de sept, sont plus nombreux que l’an dernier où il n’y avait eu que cinq morts.
Sept prénoms différents, sans aucun doublé, mais très peu d’originalité dans leur choix : Pour les filles : Magdelaine, Dominiqua et Marianne. Côté garçons : Jean, Joseph, Baptiste et Martin.
Deux deuils dans la famille Pellot. Pierre Pellot, 38 ans, meurt le 27 floréal 17 mai 1804). Né à Hendaye, fils de Jean Pellot et de Catherine Daspilcouette, frère de Pierre Pellot, il s’était marié le 3 frimaire de l’An XI (24 novembre 1802) à Jeanne Bergarre. Marie Pellot, 67 ans, décède le 18 prairial (7 juin 1804), native de Hendaye, elle était la veuve de Pedro Saguiars Urrutia.
Infos des maires. Etienne Pellot, 47 ans, a eu deux deuils dans sa famille élargie aux cousins (voir ci-dessus). Etienne Illarreguy, 50 ans, est décédé le 28 pluviôse (18 février 1804). Il avait été maire de Hendaye et a procédé aux signatures d’actes d’état civil du 21 germinal An VII (10 avril 1799) au 11 floréal An VIII (1er mai 1800). L’ancien maire André Lissardy est encore papa. Avec sa femme Marianne Passement, **** (crypté) ***
Un nouvel enfant Jean Guichon. La vie reprend son cours dans la famille Gichon. Pierre, préposé des douanes, et son épouse Marie ont eu un nouvel enfant Jean Guichon, ce 27 nivôse (18 janvier 1804). Le malheureux couple avait **** (crypté)
Un amiral pour Jean Sallaberry. Très «people» fut certainement le mariage de Jean Sallaberry et de Magdeleine Duhart, ce 10 pluviôse (13 janvier 1804). Les témoins étaient hommes de commerce ou de mer dont Jean Dalbarade, 60 ans, «ex-ministre de la Marine, **** (crypté) ***
Le curandier devient matelassier. Les Hendayais emploient «durandier» pour signifier «curandier». Si le premier n’est pas dans le dictionnaire, le second existe et signifie : «ancien nom de ceux qui blanchissent les toiles» Littré. Le curandier pratique le curage du lin, c’est-à-dire qu’il pratique à « l’étendage du lin sortant du rouissage humide, sur un pré, dans le but de le blanchir» Larousse. Le curandier de Hendaye est **** (crypté) ***