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La Maison éphémère du Rond-Point de la Plage

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A la mémoire d’Henriette Clavière

VE 0.jpgLes plans d’aménagement du quartier de la Plage qu’ils soient, vers 1880, ceux d’Alain Le Roy de Bonneville où de Léopold Dupuy, reprenaient les grandes lignes celui de 1878, dit plan Moreau. Ces projets avaient comme point commun (qui deviendra le Rond-Point), la création d’une place centrale carrée, bordée de petits immeubles.

En 1900, la douce léthargie qui entourait le développement d’Ondarraitz n’avait permis que la construction de l’un d’entre eux. Et encore se singularisait-il par silhouette aux allures de villa bientôt cantonnée d’une tour… Originellement, à la fin du XIXe siècle, il n’était pas pourvu de cette adjonction (photo 1).

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Assise sur soubassement en pierre, percée à l’est de vastes soupiraux, la demeure comportait un rez-de-chaussée surmonté d’un étage que coiffait un toit à deux pentes où s’ouvraient des fenêtres mansardées (photo 2).

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Mais cette construction eut une présence bien éphémère. Elle fut détruite par un incendie dans les premières années du début du XXe siècle. Ce fait divers avait marqué l’Hendayaise Henriette Clavière, alors âgée d’une dizaine d’années, qui, dans ses vieux jours, me raconta ce souvenir d’enfance. Malgré la diligence des pompiers la belle maison ne put être sauvée. Curieusement, après la démolition de ses ruines, le soubassement fut conservé (photos 3 et 4, à droite de l'image).

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Les pierres de ce vestige donnaient l’impression de servir de mur au terrain que l’incendie de la Maison «éphémère» avait dégagé ! Ce n’est que dans les années 1930 qu’un nouvel immeuble, alors l’hôtel Régina, fut édifié sur cet emplacement et le jardin voisin. Cette construction venait presque s’appuyer contre la villa Chita, devenue elle aussi hôtel, avant d'être démolie pour être remplacée par un immeuble d’habitations.

Christian Maillebiau

 


La Croix d’Hendaye : Quand «l’absurdité suit de près la notion exacte»

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CRUX 0.JPGEn pensée, en paroles, par action (d’écrire) et par omission… tout, ou presque, a été fait autour de la Croix d’Hendaye. Notre propos ne sera pas d’échafauder une nouvelle hypothèse (mea maxima culpa) mais de mettre en ligne ce texte un brin abscons sinon cacochyme. Il est extrait du livret d’Olivier du Chastel-Taiguy : « Urrugne, ballet basque d’allure fantastique en un acte et deux tableaux », publié à Paris en 1926 aux éditions de la Bibliothèque Chacornac. Des éléments de cette pièce sont consacrés, page 15, à la « Croix d’Hendaye ».  L’iconographie que nous apportons vient d’une source complètement différente : le «Diccionario del Bidasoa», de Luis de Uranzu. C. M:

 

 

«Hendaye, qui est voisine d’Urrugne à l’ouest, est située sur les bords de la mer ; en face, de l’autre côté de la Bidassoa, est la ville espagnole de Fontarrabie (sic). Sur la place publique d’Hendaye, tout près de l’église, est une croix de pierre ; sur le piédestal sont sculptés le soleil la lune et des étoiles.

Des monuments de ce genre ont amené à penser que les basques, d’origine inconnue, qui se sont toujours occupés d’astronomie, pourraient descendre des bergers de Chaldée (1) qui, dans une antiquité presque fabuleuse, avaient fait des découvertes aujourd’hui encore acceptées comme vraies.

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On ne devra pas s’étonner si, dans le livret qui va suivre, on voit figurer la lune avançant avec son mouvement de libration (de balancement).

On verra aussi une étoile filante, et au moment de la conclusion, le soleil se lèvera…

Au reste, comme très souvent l’absurdité suit de près la notion exacte, on assistera à des complications de magie noire et de sorcellerie».

 

Olivier du Chastel-Taiguy 

 

(1) Ur en Chaldée serait, d’après la Bible, présentée comme la ville d'origine d’Abraham. Mais le mot «Ur», en euskara, ne signifie-t-il pas eau ? Notion sacrificielle d’Abraham sur son fils Isaac, notion initiatique de l’eau comme pour le baptême ou initiation chrétienne voici de nouvelles pistes que pourraient exploiter les enragés d’ésotérisme ou les doux rêveurs qui fantasment devant la Croix d’Hendaye… (NDLR)

 

 

Le gai pèlerinage de Saint-Martial

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Pierre_Loti_pastel.jpgPierre Loti a écrit ces pages voici tout juste un siècle et un an, le 30 juin 1910. A la fin de ce superbe texte vous sera proposée sa version en espagnol. Nous n’avons malheureusement pas trouvé une traduction en euskara. Un appel est lancé à ceux qui pourraient nous en faire parvenir une. Milesker, merci, gratias. A vos plumes…

 

HENDAYE, huit heures du matin, le 30 du beau mois de juin. Un peu tard pour me rendre dans la montagne espagnole, au gai pèlerinage du jour. Les autres pèlerins, j'en suis sûr, sont déjà en marche et j'arriverai le dernier.

Tant pis ! En voiture, afin de regagner le temps perdu, je pars pour Saint-Martial, espérant rattraper encore la procession qui m'a certainement beaucoup devancé.

Au sommet d'un coteau pointu, en avant de la grande chaîne pyrénéenne, la vieille chapelle de Saint-Martial est perchée, et, d'ici, des bords de la Bidassoa, on l'aperçoit en l'air, toute blanche et toute seule, se détachant sur le haut écran sombre des montagnes du fond. C'est là que, depuis quatre siècles à peu près, il est d'usage de se rendre tous les ans à même date, pour une messe en musique et en costumes, à la mémoire d'une ancienne bataille qui laissa sur cette petite cime nombre de morts couchés dans la fougère.

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L'ermitage de Saint-Martial un quart de siècle avant l'érection de sa nouvelle tour.

 

Il a plu toute cette nuit ; les campagnes mouillées sont vertes à l'infini, vertes de ce vert frais et printanier qui dure à peu près jusqu'à l'automne, en ce pays d'ombre et d'averses chaudes. Surtout cette montagne de Saint-Martial est verte particulièrement, à cause des fougères qui la recouvrent d'un tapis, et il y croît aussi des chênes, aux feuilles encore tendres, qui y sont clairsemés avec grâce comme, sur une pelouse, les arbres d'un parc. Puisque je suis en voiture cette fois, c'est par la nouvelle route carrossable que je monte vers la chapelle blanche de la cime. Mais d'autres chemins, - d'étroits sentiers, des raccourcis à peine tracés dans l'herbe et les fleurettes sauvages, - conduisent plus directement là-haut. Et tout cela qui, en dehors de ce jour consacré, reste d'un bout de l'année à l'autre solitaire, tout cela est plein de monde à cette heure, plein de pèlerins et de pèlerines en retard comme moi, qui se dépêchent, qui grimpent gaiement avec des rires. Oh ! les gentilles toilettes claires, les gentils corsages roses ou bleus des jeunes Basquaises, toujours si bien attifées et si bien peignées, qui aujourd'hui promènent des nuances de fleurs sur tout ce manteau vert de la montagne !

Par les sentiers ardus grimpent aussi des marchands de bonbons, de sucreries, de vins doux et de cocos, portant sur la tête leurs marchandises, en édifices extravagants. Et des bébés, des bébés innombrables, grimpent par troupes, par familles, allongeant leurs petites jambes, les plus jeunes d'entre eux à la remorque des plus grands, tous en béret basque, bien entendu, et empressés, affairés, comiques. On en voit qui montent à quatre pattes, avec des tournures de grenouilles, s'accrochant aux herbes. Ce sont du reste les seuls pèlerins un peu graves, ces petits-là, les seuls qui ne s'amusent s'amusent pas : leurs yeux écarquillés expriment l'inquiétude de ne pas arriver à temps, la crainte que la montagne ne soit trop haute ; et ils se dépêchent, ils se dépêchent tant qu'ils peuvent, comme si leur présence à cette fête était de nécessité capitale.

 

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Hendaye et la Bidassoa vues de Saint-Martial au milieu du siècle dernier.

 

La route carrossable, en grands lacets, où mes chevaux trottent malgré la montée roide, croise deux, trois, quatre, cinq fois les raccourcis des piétons, et à chaque tour je rencontre les mêmes gens, qui, à pied, arriveront aussi vite que moi avec ma bête de voiture. Il y a surtout une bande de petites jeunes filles de Fontarabie, en robes d'indienne rose, que je rencontre tout le temps. Nous nous connaissions vaguement déjà, nous étant vus à des fêtes, à des processions, à des courses de taureaux, à toutes ces réunions de plein air qui sont la vie du pays basque, et ce matin, après le deuxième tournant qui nous met l'un en face des autres, nous commençons de nous sourire. Au quatrième, nous nous disons bonjour. Et, amusées de cela, elles se hâtent davantage, pour que nos rencontres se renouvellent jusqu'en haut. Mon Dieu ! comme j'ai été naïf de prendre une voiture pour aller plus vite, sans songer que ces lacets n'en finiraient plus ! Aux points de croisement, elles arrivent toujours les premières, un peu moqueuses de ma lenteur, un peu essoufflées aussi, mais si peu ! la poitrine gentiment haletante sous l'étoffe légère et tendue, les joues rouges, les yeux vifs, le sang alerte des contrebandiers et des montagnards en mouvement dans toutes leurs veines...

*
*   *

sm2 0.JPGA mesure que nous nous élevons, le pays, qui alentour paraît grandir, se révèle admirablement vert au loin comme au près. A notre altitude, tout est boisé et feuillu, c'est un monde d'arbres et de fougères. Et, plus verte encore que la montagne, la vallée de la Bidassoa, déjà très bas sous nos pieds, étale, jusqu'aux sables des plages, la nuance éclatante de ses maïs nouveaux. Au delà ensuite, vers l'horizon du nord, le golfe de Biscaye se déploie, infiniment bleu, le long des dunes et des landes de France, dont on pourrait suivre la ligne, comme sur une carte, jusqu'aux confins de la Gascogne.

 

Mais, tandis que toute cette région des plaines et de l'Océan s'aime en profondeur, au contraire les Pyrénées, du côté opposé, derrière le coteau que nous gravissons, nous font l'effet de monter avec nous, toujours plus hautes et plus écrasantes au-dessus de nos têtes ; au pied de leurs masses obscures, encore enveloppées des nuages et des dernières averses de la nuit, on dirait un peu des jouets d'enfant, cette petite montagne où nous sommes et cette petite chapelle où nous nous dépêchons d'aller.

Décidément, je suis en retard, car j'aperçois, en levant les yeux, la procession bien plus prés d'arriver que je ne croyais ; elle est déjà dans le dernier lacet de la route, presque à toucher le but, la multitude de ses bérets carlistes chemine en traînée rouge, dans le vert magnifique des fougères. Et voici la cloche de la chapelle qui, à son approche, entonne le carillon des fêtes. Et bientôt voici les coups de fusil, signalant qu'elle arrive ! C'est fini, nous aurons manqué son entrée.

A part quelques pauvres bébés, restés en détresse parmi les herbes, nous sommes les derniers ou à peu près, ces petites filles et moi, ces petites filles en robe rose ou bleue, qui n'ont pas perdu leur distance dans les raidillons de la fin. Ma voiture en va rejoindre d'autres, qui sont là au repos, avec quelques chevaux de selle, quelques mules dételées, et je commence de fendre à pied la joyeuse foule, groupée sur l'esplanade que la chapelle domine. Tant de bérets rouges, sur ces grands fonds verts, on dirait vraiment un champ de coquelicots, et la vieille chapelle, derrière eux, est toute blanche de la couche de chaux qu'on lui a mise au printemps.

La messe que l'on va nous dire ce matin sur cette cime, étant commémorative d'une victoire remportée jadis ici même par les milices basques sur des troupes franco-allemandes, sera une messe militaire, avec mouvements d'armes et sonneries de trompettes. Et la procession aussi est militaire, ou tout au moins a l'intention de l'être ; en montant par les chemins en zigzag, elle traînait avec elle un canon de campagne ; précédée d'une vénérable bannière du moyen âge, elle avait à peu près l'aspect et l'ordonnance d'une petite armée. Soldats et officiers d'un jour, dans des uniformes de fantaisie, jeunes hommes quelconques, déguisés pour la circonstance et manoeuvrant des fusils de chasse. Cantinières surtout, cantinières à profusion, chaque compagnie d'une dizaine de ces soldats ayant sa cantinière, pimpante et rieuse : quelque fille de contrebandier ou de pêcheur, aujourd'hui en courte jupe de velours et en corsage doré, coiffée du béret carliste et marchant allégrement au pas, tout en jouant de l'éventail.

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Dona Francisca Olazabal, cantinière en 1907.

 Cette petite armée est là maintenant, à la débandade et bavardant jusqu'à ce que la messe commence. Malgré le vent frais des hauteurs, les éventails des cantinières s'agitent toujours, comme s'il faisait très chaud.

Au bord même de l'esplanade, sur un mur bas que verdit la mousse, elles s'asseyent un instant pour se reposer, ces cantinières, après avoir soigneusement relevé leurs belles jupes de velours. Et elles s'éventent, elles s'éventent, avec leur aisance espagnole à varier ce geste-là.

Elles se penchent aussi, pour s'amuser à voir le pays qui se déroule en dessous : Fontarabie, Hendaye, Irun, Behobia, maisonnettes de couleur rousse, çà et là groupées autour d'un vieux clocher, au milieu de l'envahissante verdure des arbres ; et la Bidassoa, avec ses circuits et ses îlots, contournée en arabesques bleues dans le royaume des maïs verts...

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Les bords de la Bidassoa ou le "Royaume des maïs verts".

 Ces jeunes filles, - à peine jolies pourtant, - la grâce de leurs poses, le clinquant de leurs costumes, tout cela arrive à s'harmoniser d'une façon délicieuse avec les lointains riants et clairs qui vont se perdre là-bas vers l'Océan. Et, par contraste, l'autre côté de l'immense tableau, le côté des montagnes, demeure ce matin dans l'ombre farouche ; sur nous, les Pyrénées brunes, gardant leurs nuées d'orage, s'obstinent à composer en haut des fonds dantesques et sombres, qui détonnent avec les gaietés ambiantes.

*
*   *

C'est en plein vent que la messe sera dite, sur la terrasse, en vue de cet incomparable panorama du golfe de Biscaye. L'autel, garni d'une draperie rouge et d'une mousseline, a été dressé contre le vieux mur blanc de la chapelle, au-dessus de l'ossuaire où dorment les restes des combattants de jadis, et on y apporte un à un, avec respect, les objets sacrés qui étaient dans le choeur : des flambeaux qu'on allume et dont le grand air tourmente la flamme ; un ostensoir, une clochette ; enfin, l'antique statue de saint Martial, qui tous les ans une fois quitte la pénombre humide pour venir voir un peu le soleil du nouvel été.

Maintenant, à un appel de trompette, l'enfantine armée, les petits soldats et leurs petites cantinières, essayant de se recueillir pour un instant, s'alignent autour des prêtres, et la messe commence. Sans doute parce qu'il y a trop d'air ici, trop d'espace vide, elle prend un son frêle, cette trompette, un son tremblotant et comme perdu. De même, la fanfare d'Irun, qui est de la cérémonie, s'entend comme en sourdine, le vent, l'altitude peut-être atténuant les notes de ses cuivres.

Tout le monde vient de plier le genou dans l'herbe : l'élévation !... Une minute de vrai religieux silence.

La musique entonne très doucement la marche nationale ; les bérets rouges s'inclinent de plus en plus, jusque par terre, et des vieilles femmes prosternées, le visage caché sous des mantilles de deuil, égrènent des chapelets. C'est adorablement joli, au soleil, ces prêtres en dalmatique de soie d'autrefois, ces groupes agenouillés, et cette musique qui semble lointaine. Quelque chose peut-être monte à ce moment vers le ciel, quelque chose de cette prière dite sur une montagne, au-dessus des clochers et des villages, au milieu de la magnificence des verdures de juin, entre les Pyrénées sombres et le déploiement bleu de la mer...

Mais l'impression religieuse est furtive ici, avec toute cette jeunesse excitée. La fanfare, qui d'abord jouait des morceaux presque lents et pensifs, ne peut longtemps s'y tenir passe bientôt à des rythmes plus gais - et tout à coup se lance délibérément dans un air de fandango.

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Sous les frondaisons de Saint-Martial.

 Ite, missa est ! Tout le monde se relève. La petite armée aux bérets rouges fait au pas accéléré le tour de la chapelle, puis décharge ses fusils en l'air. Et c'est fini, on va pouvoir s'amuser !

D'abord, on s'étend sur l'herbe, pour manger des bonbons et boire du rancio. Puis, musique en tête, on va redescendre en se dandinant. Avec force parades, contremarches et saluts, on ira remiser à la mairie d'Irun la bannière sacrée. Et, tout de suite après, on dansera sur la place ; on dansera éperdument jusqu'au milieu de la nuit.

P.-S. - Samedi 1er juillet. Deux jeunes pèlerins se sont poignardés hier au soir à mort, au retour de Saint-Martial, l'un ayant jugé que sa fiancée s'était assise trop près de l'autre, là-haut, dans la fougère.

*  *  *

 

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Vue actuelle d'Irun depuis Saint-Martial.

 

La alegre peregrinación de San Marcial

(1910)



HENDAYE ocho de la mañana, el hermoso 30 de junio. Un poco tarde para entrar en el español las montañas, la peregrinación alegre del día. Otros peregrinos, estoy seguro, ya están en ejecución y j'arriverai la última.

 
Lástima! Unidad para recuperar el tiempo perdido, voy a Saint-Martial, con la esperanza de capturas la procesión que fue sin duda muy esperado. 


En la cima de una colina situada en frente de la cadena de los Pirineos, la antigua capilla de Saint-Martial, se alza, y, aquí, los bordes del Bidasoa, que se encuentra en el aire, blanco y por sí solo, de pie en contra de la oscura pantalla de alta montaña de fondo. Allí, durante cuatro siglos más o menos, es costumbre visitar cada año hasta la fecha, para una misa con música y trajes a la memoria de una antigua batalla que la izquierda en este pequeño número máximo de muertos que yacen en el helecho.


Llovió todos los de anoche, las campañas están mojadas hasta el infinito verde, verde de la fresca y verde primavera que duró casi hasta el otoño, este país de sombra nublado y cálido. Especialmente esta montaña de Saint-Martial, es especialmente verde, porque de helechos que cubren una alfombra, y también hay cada vez más árboles de roble, hojas de licitación todavía, que se encuentran dispersos con gracia sobre un césped, árboles un parque. Desde que la unidad esta vez es el nuevo camino que voy a la blanca capilla de la cumbre. Sin embargo, otras carreteras - caminos estrechos, accesos directos apenas pistas en la hierba y flores silvestres, - conducir más directamente hasta allí. ¿Y qué, aparte de este día, sigue siendo un fin de año a otro solitario, que está lleno de gente en este momento, llena de peregrinos y peregrinos como yo detrás, que despliegue, que afortunadamente subir con la risa. Oh! de Niza, aseos claro, el suave rosa o azul cuerpos jóvenes teriyaki, attifées siempre tan bien peinado y así, que hoy camina matices de flores en todo el manto verde de la montaña!


Desafiante por los senderos de subida como distribuidores caramelos, dulces, vino y huevos blandos, que cubren sus cabezas bienes, edificios extravagantes. Y los bebés, los bebés innumerables subir por las tropas, para las familias, extendiendo sus pequeñas piernas, el menor de ellos en el remolque de los mayores, en todos los boina vasca, por supuesto, y ansioso, ocupado, comic. Se trata de conseguir en cuatro, con giros con ranas, aferrándose a la hierba. Estos son los únicos restantes peregrinos un poco grave, una de estas pequeñas, los únicos que no juego: sus ojos écarquillés expresar su preocupación no llega a tiempo, el temor de que la montaña es demasiado alta, y que enviar, que envían, ya que pueden, como si su presencia en esta celebración es necesario capital.


El camino, las grandes horquillas, donde mi caballos corriendo a pesar del aumento roide, cruza dos, tres, cuatro, cinco veces los accesos directos para los peatones, y en todo momento me encuentro con la misma gente que, a pie, llegar lo más rápidamente con mi estúpido coche. Hay especialmente un pequeño grupo de niñas en Hondarribia vestidos rosa de la India, me encuentro con todo el tiempo. Ya sabía vagamente, como hemos visto en ferias, procesiones, con las carreras de toros, todas estas reuniones al aire libre que son la vida del País Vasco, y esta mañana, después del segundo punto de inflexión que nos pone l una delante de los demás, empezamos nuestra sonrisa. En el cuarto, decimos hola. Y divertido, es más rápida, a fin de que nuestras reuniones se renovar a la parte superior. ¡Dios mío! Yo era ingenuo como para tener un coche para ir más rápido, sin pensar que a la larga estos cordones más! Para cruzar, que siempre viene en primer lugar, burlándose de mi ligeramente lento, un poco de impulso, pero tan poco! suavemente el pecho palpitante luz en el tejido y tensa, de color rojo las mejillas, los ojos vivos, la sangre y los contrabandistas de alerta de montaña en movimiento en todas sus venas…

A medida que crecemos, el país que parece crecer en torno a, es maravillosamente verde en la medida en la ceñida. En nuestra altura, todo es frondosos árboles y es un mundo de los árboles y helechos. Y aunque más verde valle de montaña Bidasoa, ya muy bajos por debajo de nuestros pies, que se esparcen hasta playas de arena, viva la sombra de su nuevo maíz. Más allá de entonces, hacia el horizonte desde el norte, el Golfo de Vizcaya hasta el infinito azul se extiende a lo largo de las dunas y de las turberas de Francia, que podría seguir la línea, al igual que en el mapa, a los fines de la Gascuña .

Sin embargo, aunque toda la región de las llanuras y el océano profundo amor, a diferencia de los Pirineos, en el lado opuesto, detrás de la colina que subir, somos de hecho con nosotros, siempre los más altos y más desalentador sobre nuestras cabezas; a los pies de sus oscuras masas, todavía envuelto en las nubes y la lluvia de anoche, se ve como un juguete para un niño, esta pequeña montaña donde estamos y esta pequeña capilla en la que que ir a prisa.
Obviamente, estoy tarde porque veo, el levantamiento de los ojos, la procesión mucho más cerca de alcanzar de lo que yo pensaba que era ya en la última orientación de la carretera, casi tocando el final, la multitud de Boinas Carlista sus viajes en rojo racha en el hermoso verde helechos. Y aquí está la campana de la capilla que, en su enfoque, el carillón canta la Navidad. Y pronto después de los disparos, observando que sucede! Está terminado, habremos fracasado de su entrada.

Algunos bebés siguen siendo pobres en peligro entre los pastos, que son el último o cerca, estas niñas y yo, estas chicas vestido en color rosa o azul, que no han perdido su distancia en el Raidillon final. Mi coche se unirán a otros que están ahí al descanso, con algunos montados a caballo, algunas mulas desacoplado, y comenzó a dividir a la alegre multitud, agrupadas en la explanada que da a la capilla. Por lo tanto, muchas boinas rojas, esas de color verde profundo, que realmente parece un campo de amapolas, y la antigua capilla, detrás de ellos, es todo blanco, capa de cal que fue puesta en la primavera.

La misa que nos dirá esta mañana en esta cumbre, como una victoria aquí conmemorativa de una vez por las milicias Vasco tropas franco-alemán militares será una masa, con movimientos de brazos y tonos de trompetas . Y también tiene un desfile militar, o al menos pretende ser, cuesta arriba por el camino en zigzag, que arrastra un cañón con su campaña; precedida por un venerable estandarte de la Edad Media, se acerca de la apariencia y el orden de un pequeño ejército. Los soldados y los oficiales de un día en los uniformes de fantasía, todo los hombres jóvenes, vestidos para la ocasión y escopetas de maniobra. Cantineras especialmente cantineras profusamente, cada uno de una docena de soldados con su campamento, los proxenetas y rieuse: una chica contrabandista o pescador, ahora en breve falda de terciopelo y blusa en oro, a la cabeza de la boina y Carlista alegremente caminando ritmo, mientras se reproduce la gama.

Este pequeño ejército está ahora en la estampida y el chat hasta que comienza la misa. A pesar del viento fresco de las alturas, los fans de cantineras siempre agitar, como si fuera muy caliente.

En la misma junta directiva de la explanada sobre un muro bajo que el verde musgo, se sientan por un momento para descansar, estos cantineras, después de señalar cuidadosamente sus hermosas faldas de terciopelo. Y s'éventent que s'éventent con su fluidez en español varían este gesto entonces.

También se busca la diversión para ver el país de destino, teniendo lugar a continuación: Hondarribia, Hendaya, Irun, Behobia, de color rojo las casas, aquí y allá, agrupados en torno a un viejo campanario en el centro de la invasoras verde árboles y Bidasoa, con sus circuitos y sus islas, eludido por los arabescos azul en el reino de maíz verde ...

Estas niñas - pero sólo hermosa - la gracia de sus poses, el brillo de sus trajes, todo lo que sucede a la altura de una deliciosa manera con riants distante y claro que se pierden hacia allí Océano. Y, por el contrario, al otro lado de la enorme mesa, al lado de las montañas de esta mañana permanece en la sombra feroz; de nosotros, los Pirineos marrón, de mantenimiento de sus nubes de tormenta, insistir en que dial-up Dante fondos y oscuro, que explotan con alegría ambiente.

En plena misa del viento se ha dicho, en la terraza, para este incomparable panorama de la bahía de Vizcaya. El altar, cubierto con un paño rojo y gasa, fue contra la antigua pared blanca de la capilla, por encima del osario donde duermen los restos de los ex combatientes, y que proporciona a uno, con respeto, objetos sagrados que se encontraban en el coro: nos encendió antorchas y cuya agitación al aire libre y una llama de custodia, una campana, y la antigua estatua de San Marcial, que anualmente Después de salir de la oscuridad húmeda para venir ver un poco de sol del nuevo verano.

Ahora, una trompeta, el niño del ejército, soldados de juguete y sus pequeñas cantineras, tratando de reunir por un momento, alineados en torno a los sacerdotes y la misa comienza. Probablemente porque hay demasiado aire, demasiado espacio vacío que tiene en su frágil, la trompeta de sonido y parpadeante como perdido. Del mismo modo, la fanfarria de Irun, a la ceremonia, como se silencia, el viento, la altitud se pueden mitigar sus notas de latón.
Todo el mundo tiene que doblar la rodilla en el césped: el aumento ... Un minuto de silencio religioso cierto.

Música canta muy lentamente caminando boinas rojas nacionales proa cada vez más, incluso por tierra, y las mujeres de edad prosternées, la cara oculta bajo mantillas duelo égrènent rosarios. Es muy hermosa, el sol, estos sacerdotes en la seda de Dalmática el pasado, estos grupos de rodillas, y esta música que parece remota. Algo puede estar aumentando en este momento para el cielo, algo que se llama la oración en una montaña por encima de la Steeples y aldeas en el centro de los greens magnificencia de junio, entre los Pirineos y el despliegue de color azul oscuro del mar…

Sin embargo, el sentimiento religioso aquí es sigilo, con todos esos jóvenes entusiasmados. La banda, el primero que desempeñan las canciones lentas y casi pensativo, s'y no puede seguir pasando de largo antes en las tasas de gays más - y de repente comenzó deliberadamente en el aire un fandango.

Ite, Missa est! Todo el mundo ha terminado. El pequeño ejército de boinas rojas no es acelerado en el umbral de la capilla y, a continuación, la aprobación de la gestión de sus fusiles en el aire. Y es terminado, podemos jugar!


En primer lugar, se extiende sobre el pasto para comer dulces y beber rancio. Entonces la música en mente, vamos a volver a waddle. Legalmente desfiles, bandas y saluda, se tienda a la alcaldía de Irun la sagrada bandera. Y justo después de que la danza sobre el terreno; baile loco hasta que la mitad de la noche.


PS - Sábado 1ro de julio. Dos jóvenes peregrinos fueron apuñalados ayer por la tarde a la muerte, el regreso de Saint-Martial, una considera que su novia estaba sentada muy cerca el uno al otro, ahí arriba en el helecho.

 

 

 

Comment dit-on Omerta en basque ?

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Omerta.jpgAprès un an et demi de sommeil, certains écriraient plus prosaïquement « en travaux », ce blog a repris son activité le 24 juin dernier, voici juste 2 mois aujourd’hui. Ce jour là, deux articles nouveaux ont été concoctés spécialement pour vous : « La Croix d’Hendaye : Quand l’absurdité suit de près la notion exacte » et « La Maison éphémère du Rond-Point de la Plage ». Quelques jours plus tard, le 30 juin, c’était un magnifique texte de Pierre Loti « Le gai pèlerinage de Saint-Martial » qui vous était proposé. Avec, même, un appel à traduire en euskara les lignes de cet Hendayais d’adoption. Depuis ces parutions pas un seul commentaire, positif ou négatif, n’est venu étayer, enrichir et rendre plus vivant ce blog. Le dernier commentaire, écrit par Rollet, date du 7 mai 2011. Face à cette « Omerta » ou loi du silence l’auteur du blog s’étonne ! Il n’a donc pas jugé opportun de proposer d’autres sujets d’histoire locale devant si peu de réactivité. Et pourtant ils sont nombreux et déjà rédigés en vue de les partager avec les amoureux de Hendaye. Désormais c’est à vous de manifester votre attachement à ce blog. Comment ? C’est tout simple. Voici les titres et l’incipit des sujets proposés et mis en attente. Dès que 50 blogueurs auront demandé tel ou tel sujet, il sera mis en ligne par l’auteur. Pour une ville de près de 15 000 habitants (sans compter la diaspora !) ceci ne relève pas de la mission impossible. Vous avez bien noté ?

A vous de voter…

Les Mauméjean, peintres-verriers à Hendaye

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Une universitaire de Toulouse-Le Mirail a contribué à mieux valoriser les créateurs de terre cuite et les maîtres verriers. Ses mémoires de maîtrise, de D.E.A., sa thèse de doctorat apportent une extraordinaire et nouvelle visions sur des artistes jusqu’à lors injustement ignorés. Profitons-en pour connaître un épisode de l’industrie de Hendaye, à l’époque où l’usine Mauméjean offrait de nombreux emplois...

 «Nous jetons ici les bases d’une étude plus approfondie à réaliser ultérieurement...(pour lire la suite de l'article intitulé Les Mauméjean, peintres-verriers à Hendaye et découvrir les photographies des anciens ateliers, bloguez en votant 1).

 

En salle ou en terrasse ?

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La saison, comme l’on dit couramment, permet à Hendaye de connaître une affluence de vacanciers ou estivants. Pour se désaltérer, ceux-ci disposent de nombreuses terrasses de bars, cafés et autres restaurants. Elles restent un lieu convivial où se tissent aussi les liens de vie en société. Visite dans le temps, en cartes postales et photographies, de ces espaces situés à la Plage comme à la Gare et en Ville. (pour lire la suite de En salle ou en terrasse et voir les images, bloguez en votant 2).

 

Quelques notes d’histoire sur Hendaye

notes.jpgVéritable mémoire de l’histoire de Hendaye, des décennies durant, Joséphine Molères nous a quittés le 28 novembre 1980. Il semblait normal que son souvenir fût présent dans ce blog consacré à « Hendaia ». Les lignes qui suivent ont été publiées en 1954 dans la revue intitulée « Hendaye », éditée conjointement par la mairie et la chambre de commerce et d’industrie de Bayonne.

"S’il est une cité dont la topographie a été la raison de sa ruine, puis de sa renaissance et de sa prospérité, c’est bien Hendaye. La ville de Hendaye, bâtie sur une saillie de la vallée de la Bidassoa, est mouillée par cette dernière dans toute sa longueur. Hendaye fut, aux siècles passés, à cause même de sa situation géographique, une ville forte posée en sentinelle en face de sa redoutable voisine, la très noble cité de Fontarabie". (pour lire la suite de Quelques notes d'histoire sur Hendaye, bloguez en votant 3).

 

 

Un quatrième pont sur la Bidassoa, en 1941… (suivi de Autre histoire aussi)

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       Ce papier fait suite à la demande d'Alain Chambon, le 10 octobre dernier, pour Pierrot Bestiou: "Bonjour à toutes et tous, que sait-on d'un pont en bois genre pont de ce film célèbre sur la rivière Kwai, qui aurait servi aux temps obscurs de l'Occupation à importer du minerai de fer et sans doute d'autres choses d'Espagne? Bien à vous, A. C .". Ces deux hommes pensent que du minerai en provenance d’Espagne transitait par ce pont pour alimenter l’Allemagne nazie. Je n’ai rien découvert là-dessus. En revanche, voici les quelques documents dont je dispose sur ce pont.

 

        Ribbentrop, ministre des relations extérieures du IIIe Reich, avait suggéré la construction d’un pont auxiliaire du chemin de fer à Hendaye. Ce maillon entrait dans le cadre d’un plan d’invasion des troupes allemandes qui devait permettre une meilleure entrée en Espagne des troupes et de la logistique pour la prise de Gibraltar…Entre les ouvrages d’art ferroviaire et du Topo, ce nouveau pont fut exécuté en mai 1941.

 

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                                                            Un pont en bois provisoire entre ceux de la SNCF et du Topo.

 

        Son inauguration eut lieu en présence du général allemand Wiedersheim, entouré de très nombreux officiers, et de son homologue espagnol Lopez Pinto. Le discours qui sied à ce type de cérémonie avait été prononcé en gare de Hendaye. Mais le débarquement des Alliés en Afrique du Nord, le 8 novembre 1942, allait changer la donne. Les Allemands craignaient, dès lors, une invasion des forces alliées au nord de l’Espagne. Le projet initial de la finalité de ce pont s’émoussait tandis que les batteries de la côte du Pays basque étaient renforcées.

 

 

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         La déroute allemande sur le front russe et la désormais nécessaire collaboration avec le régime franquiste avaient changé la donne. Plus question d’une invasion et prise de Gibraltar. Le pont auxiliaire sur la Bidassoa avait vécu. Il fut rapidement démantelé, certainement pour gommer tout témoignage de l’alliance et des objectifs communs de Franco et d’Hitler...

       Une vingtaine d’années plus tard un autre quatrième pont, dit Santiago, sera jeté sur le fleuve, en amont du pont international. Mais cette fois-ci c’était pour faciliter le passage des automobiles de plus en plus envahissantes… et des nombreux touristes avides des plages et paysages espagnols. Mais cela est une autre histoire !

 

AUTRE HISTOIRE AUSSI

 

H Blason copie.jpgLors de mon séjour à Hendaye, au début de ce mois de novembre, un voisin est venu, crânement, m’annoncer qu’un tout nouveau site d’histoire locale existait le Net. Mais quand il a voulu m’en donner le nom, le quidam a longuement hésité, indubitablement rétif à la beauté et au sens des mots en euskara : «Otsa, non Orazsoa ou plutôt Ozassoa» lâcha-t-il. Bref, après ce pathétique salmigondis il a renoncé, tout penaud, à ses efforts héroïques.  «Bidassoa ?» ai-je soufflé, un brin caustique car peu versé dans l’art des devinettes, mais en proie à un irréfragable fou rire ! J’ai pu enfin dénicher ce site après quelques hardies acrobaties sur mon moteur de recherche favori. «O… quelque chose» (mon voisin avait raison sur la première lettre du nom), a le mérite de proposer quelques liens vers d’autres sites mais pas vers «Hendaye Histoire». Nous ne lui en tenons nullement  rigueur mais, lui rendant la politesse, nous ne donnerons pas, non plus, son nom sur ce blog.

Bon vent tout de même à cette poignée de passionnés de Hendaye. Et bienvenue à eux sur la toile.

Christian Maillebiau

Ikus arte Fifine

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LE NOUVEL ARTICLE  INTITULE "LES PASSEURS VERS HONDARRIBIA ET IRUN" EST EN LIGNE SUR MON BLOG PERSO...

 

IMG_4757.JPGJoséphine Molères nous a quittés le 29 novembre 1980. Voici, jour pour jour, 31 ans que Hendaye est privée de sa plus extraordinaire historienne. A deux ou trois reprises je m’étais rendu dans son petit atelier de couturière de la rue de Subernoa, au rez-de-chaussée de sa maison. Elle m’y accueillit avec une rare gentillesse et une extraordinaire délicatesse d’âme. J’avais suivi le conseil d’amatxi Gracie Maillebiau qui l’estimait beaucoup.

 

Certes mon stylo plume courait sur mes feuilles de copies doubles : le jeune lycéen du Caousou, Hendayais pour les vacances, voulait noter cette histoire vivante que Fifine semblait verser, tel un nectar, pour étancher mon inextinguible soif.  C’était une autre version de l’élève, de l’apprenti, assidu aux propos de son maître, à l’aune de la connaissance. Parfois, elle éludait volontairement les grands faits historiques pour les confins de l’anecdote.

 

C’est ainsi que j’appris que dans les siècles anciens Marie Laparqua (de Laparque) possédait bien des secrets sur les vertus des herbes et des plantes. Des secrets tels qu’elle pouvait «nouer l’aiguillette» de mâles hendayais où d’ailleurs ! Devant ma mine certainement déconfite par ces pouvoirs qui me semblaient bien cruels pour la virilité, elle riait de bon cœur me rappelant les sabbats qui se tenaient sur la plage d’Ondarraitz. Les yeux vifs, elle me parlait de ces secrets et de bien d’autres qui s’étaient transmis de générations en générations, sur les vertus des herbes et des plantes  pouvant surtout soulager. Je me persuadais qu’elle en était l’héritière…

 

 

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 Et nous partions sur des sujets très éclectiques, du tramway surnommé «La  Chocolatera» car c’est l’Espagne qui lui fournissait le courant, à l’auberge Bergeret, à Ondarraitz, où les Hendayais aisés venaient déguster les spécialités du chef, voire des premières familles à posséder un véhicule automobile : Laguillon, Celaya, Latisnère. Fifine aiguisait ma curiosité quand elle me racontait que Courteline, le sénateur Strauss, Philippe Pétain descendaient à l’hôtel Imatz, place de la République : «M. Imatz, du Bas-Quartier, achetait, vers 1827, des ruines sur la place. Il y fit une auberge qui sera transformée en hôtel dont l’exploitation cessait au moment de la seconde guerre mondiale».

 

IMG_8735.JPGNon loin de là, la Croix et son piédestal inspiraient ces réflexions à Joséphine Molérès, très pratiquante dans sa chère église Saint-Vincent : «C’est une croix de cimetière avant tout. L’étoile seule, au fond, serait l’homme au début de sa vie ayant une petite lueur ou clarté. Puis il se rapproche de Dieu et a une figure de lune qui éclaire plus qu’une étoile. Enfin l’homme arrive à Dieu et là possède la lumière finale représentée par ce visage épanoui qui chasse les étoiles dont il n’a plus besoin. Les quatre A (alpha), seraient des compas… ». 

Christian Maillebiau

 

NOUS RECHERCHONS UNE PHOTOGRAPHIE DE JOSEPHINE MOLERES POUR ILLUSTRER CETTE PAGE.

 

NOUS RECHERCHONS EGALEMENT UN EXEMPLAIRE DE SON LIVRE «LA MAISON D’ANTONIA». C'est grâce à la la gentillesse d'un lecteur de Villemomble (93) que nous avons reçu un exemplaire de cet ouvrage. Encore un grand merci à ce monsieur.  

 

Pour terminer cet hommage, ce devoir de mémoire, je vais reproduire les deux pages parues dans le trimestriel hendayais Haize Garbia, (eskuara zaindu eta azkartu). Le titre «Ikus arte Fifine» que j’ai repris était celui employé, par la rédaction de cette parution. Mais auparavant, je vous donne, histoire (hum !) de ne pas mélanger les genres, l’adresse de mon blog perso : http://christian-maillebiau.over-blog.com/ Vous y trouverez la lettre ouverte adressée à Jean-Baptiste Salaberry, maire de Hendaye, pour qu’une rue porte, enfin, le nom de Joséphine Molères. (Le maire a répondu qu'il allait étudier cette éventualité. Aussi, nous avons retiré cette lettre du blog perso).

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Hendaye Histoire blog… moitié crypté !

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 Pour Mirenchu... la plus fidèle et pertinente lectrice de ce blog

  

bal.jpgNous repartons… avec une nouveauté. Certes les statistiques de visites du blog sont excellentes mais il y a un petit bémol ! Pas assez d’internautes viennent apporter une petite contribution historique, si minime soit-elle. «Partager» était pourtant la volonté affichée de ce blog (lire l’intro du blog, datée du 29 avril 2009). Aussi, allons-nous tenter une expérience. Les articles seront désormais en partie cryptés : **** (crypté) *** Tous les internautes qui ont déjà correspondu avec ce blog (en envoyant un commentaire) pourront recevoir les parties cryptées en clair, directement sur leur mail et gratuitement, bien sûr. Pour ce faire, il suffit de me demander cet envoi sur mon mail perso : chrisphilmail@yahoo.fr

 

Bonus: images de la procession du Vendredi Saint 1982 à Hondarribia, sur mon blog perso:  http://christian-maillebiau.over-blog.com/article-fontarabie-acteurs-et-spectateurs-d-une-procession-du-vendredi-saint-103160096.html

 

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Quelques commentaires sur l’année 1812

 

Hendaye ruinée lors de l’effroyable bombardement espagnol du 23 avril 1793. Hendaye pillée et incendiée ce même funeste jour. Hendayais s’enfuyant pour échapper à la mort ou même à la déportation ! Hendaye encore humiliée et occupée, à partir du 7 octobre 1813, par les troupes de Wellington franchissant la Bidassoa… La poignée d’habitants qui était revenue relever leur bourg de ses ruines, prête à s’enfuir mais préférant résister !

 Ces vingt ans, entre deux dates funestes, j’ai voulu mieux les connaître grâce au dépouillement systématique des actes de l’état civil (et comparer les familles avec celles mentionnées sur les registres paroissiaux jusqu’à la Révolution). Dès 1793 la commune d’Urrugne supplée à Hendaye indigente jusqu’au manque de municipalité ! Mais à partir du 22 septembre 1796, autrement dit en l’an V de la République française, l’état civil ouvre enfin ses registres à Hendaye. Il ne les refermera, très provisoirement, qu’au cours de l’année 1813…

 

2012…1812 : voici les commentaires sur Hendaye d’il y a 2 siècles. Et en bonus (pour le 12) les commentaires de l’an XII.

 

 

Huit naissances, seulement, ponctuent cette année 1812. Curieusement, la moitié d’entre elles, soit quatre, ont lieu au mois de février, pourtant le plus court de l’année ! Vieilles réminiscences des akelarre, les fêtes du solstice d’été, en juin 1811 avaient peut être connu une intensité peu habituelle… Encore une fois les garçons arrivent premiers avec cinq naissances contre trois pour les filles. C’est de toute façon mieux qu’en 1811 où seulement six naissances avaient été déclarées sur les registres de l’état-civil.

 

L’initiale M, très à la mode ! Hormis chez les fillettes où Marie est donnée deux fois, aucun prénom ne se détache vraiment chez les garçons. Le seul élément fédérateur est cette année la lettre M du prénom. Outre les deux Marie et Micaela pour les filles, les garçons ont été baptisés Michel, Manuel et Martin. En face, Pierre et Antoine semblent rétifs au M.

 

Huit décès marquent 1812. Outre l’endémique mortalité infantile avec les décès de Marie Harambillet (4 mois) et de Guillaume Louis Despetit (20 mois) ce sont surtout les quadras qui semblent cette année les plus fragiles : Jeanne Bergare (45 ans), Joseph Emparon (46 ans) et Catherine Harriet (48 ans). Parmi les décès, il y a aussi ce jeune soldat retrouvé noyé, le 6 juin, dans les eux de la Bidassoa. Il s’agit de Pierre Chapuis, de la 12e compagnie du 4e bataillon du 26e régiment de ligne, né le 19 septembre 1791, à Goulonge (Saône et Loire). Bien plus âgés figurent Jeanne Doyenart (62 ans) et Dominique Galbarret.

 

Disparition de l’abbé Galbarret, le 27 mars 1812, suivant l’acte de décès signé par le maireEtienne Pellot et ses adjoints Martin Diron, 59 ans, curandier, et Etienne Etcheverry, 45 ans, cordonnier : «Dominique Galbarret, né le trente un du mois de May, l’an mil sept cent trente cinq, est décédé ce jour vingt sept du courant à deux heures et un quart de la nuit dans la maison de Tipitoneberria de cette dite commune après avoir servi la dite commune en qualité de curé et de desservant pendant quarante six ans». (voir plus bas Bonus pastor)

 

Fils et filles de laboureurs. Pour la première fois en cette année 1812, les laboureurs sont légions dans les rangs des papas… Les registres de l’état civil en mentionnent six : Jean Duhart, 29 ans, Chabal Daguerre, 34 ans, Justo Nazabal, 25 ans, Johaquin Olaisola, 28 ans, Jean Sallaberry, 42 ans, Antonio Burguet, 24 ans. Mais le dernier papa **** (crypté) ***

 

Subtilités de l’état civil… Le 7 mars 1812 le laboureur Jean Izoussarry, 60 ans, déclare en mairie la naissance de sa petite-fille Marie. Elle est l’enfant de sa fille Estonda Izoussarry et le père se nomme Jean Baptiste Dumont. Or ce dernier, gendarme au 4e escadron, est présentement à Tolosa. Qu’importe, le maire Etienne Pellot met en marge de l’acte l’initiale «D» correspondant à Dumont (pour faciliter les recherches alphabétiques des actes). Patatras ! Lors de l’établissement des tables décennales pour la période 1803-1813, **** (crypté) ***

 

Maris outre Bidassoa. Trois mariages émaillent cette année 1812. Pour deux d’entre eux des liens important relient l’époux outre Bidassoa. Il s’agit d’Antonio Burguete, 23 ans, laboureur né à Vera (Navarre), et habitant Urrugne qui, le 4 février, épouse l’Hendayaise Catherine Duhart, âgé de 35 ans révolus. Il s’agit également de Martin François Camino, 37 ans, curandier, **** (crypté) ***

 

Durandier ou curandier ? Voir les commentaires de l’An XII de la République.   

 

BONUS (pastor): Dominique Galbarret

 

L’abbé Dominique Galbarret, un Hendayais de souche. Fils de Martin Galbarret et de Gracieuse Darancette, Dominique Galbarret naît, le 31 mai 1735, à Hendaye, dans la maison de Galbarreta. Le jeune homme est ordonné prêtre le 7 juin 1757, à l’âge de 22 ans. Une dizaine d’années plus tard, après avoir été vicaire, l’abbé Galbarret sera nommé curé de Saint-Vincent de Hendaye, en 1768. Il y succède, pour ce XVIIIe  siècle, **** (crypté) ***

 

Le curé Galbarret arrêté tel un voleur. Un communiqué de la municipalité indiquait : « A Hendaye, non content de prêcher contre la constitution, le curé et son vicaire, provisoirement remplacés à la demande de la municipalité (afin de faire cesser par ce nouveau moyen les troubles qui existaient dans cette paroisse), ont volé l’église en enlevant les vases d’argent et les ornements. Le patriotisme peut-être… mais surtout **** (crypté) ***

 

Départ du curé en exil et son remplacement. L’abbé Dominique Galbarret, curé de Hendaye, avait voulu emporter les vases ecclésiastiques pour les soustraire à la profanation. Il était en compagnie de son vicaire Pierre Vincent Camprand, né aussi à Hendaye, en 1765. C’est en septembre 1791 que le curé quittait ses ouailles pour s’exiler à Fontarabie. **** (crypté) ***

 

Deux éphémères curés constitutionnels. L’abbé Dominique Galbarret, dont le vicaire s’était aussi exilé, fut remplacé par un homme qui n’affichait pas autant de scrupules que ces deux prêtres. Le premier curé constitutionnel, l’ancien aumônier du fort de Hendaye et ex récollet, le père Jean-François Cauteranne avait fait allégeance à la constitution en prêtant le fameux serment. Les Hendayais rendant la vie impossible à cet «intrus», l’ex moine partit très vite. Dès 1792, l’abbé Dominique Dithurbide, ex-curé constitutionnel de Ciboure, s’installait à la cure de Hendaye… **** (crypté) ***

 

 

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Quelques commentaires sur l’An XII

 

 

L’an XII de la République française, une et indivisible, débute le 1er vendémiaire, autrement dit le 23 septembre 1803, pour s’achever le 5e jour complémentaire de l’An XII, c'est-à-dire le 22 septembre 1804 du calendrier grégorien.

 

La natalité est en baisse avec seulement sept naissances (11 l’an dernier), soit quatre de moins !  Les garçons tiennent encore la corde. Ils sont au nombre de quatre pour trois filles.  Le registre des mariages, en revanche «explose» avec ses cinq mariages, alors que l’année précédente, il n’y en avait eu qu’un seul. Les décès, au nombre de sept, sont plus nombreux que l’an dernier où il n’y avait eu que cinq morts.

 

Sept prénoms différents, sans aucun doublé, mais très peu d’originalité dans leur choix : Pour les filles : Magdelaine, Dominiqua et Marianne. Côté garçons : Jean, Joseph, Baptiste et Martin.

 

Deux deuils dans la famille Pellot. Pierre Pellot, 38 ans, meurt le 27 floréal 17 mai 1804). Né à Hendaye, fils de Jean Pellot et de Catherine Daspilcouette, frère de Pierre Pellot,  il s’était marié le 3 frimaire de l’An XI (24 novembre 1802) à  Jeanne Bergarre. Marie Pellot, 67 ans, décède le 18 prairial (7 juin 1804), native de Hendaye, elle était la veuve de Pedro Saguiars Urrutia.

 

Infos des maires. Etienne Pellot, 47 ans, a eu deux deuils dans sa famille élargie aux cousins (voir ci-dessus). Etienne Illarreguy, 50 ans, est décédé le 28 pluviôse (18 février 1804). Il avait été maire de Hendaye et a procédé aux signatures d’actes d’état civil du 21 germinal  An VII (10 avril 1799) au 11 floréal An VIII (1er mai 1800). L’ancien maire André Lissardy est encore papa. Avec sa femme Marianne Passement, **** (crypté) ***

 

Un nouvel enfant Jean Guichon. La vie reprend son cours dans la famille Gichon. Pierre, préposé des douanes, et son épouse Marie ont eu un nouvel enfant Jean Guichon, ce 27 nivôse (18 janvier 1804). Le malheureux couple avait **** (crypté)

 

Un amiral pour Jean Sallaberry. Très «people» fut certainement le mariage de Jean Sallaberry et de Magdeleine Duhart, ce 10 pluviôse (13 janvier 1804). Les témoins étaient hommes de commerce ou de mer dont Jean Dalbarade, 60 ans, «ex-ministre de la Marine, **** (crypté) ***

 

Le curandier devient matelassier. Les Hendayais emploient «durandier» pour signifier «curandier». Si le premier n’est pas dans le dictionnaire, le second existe et signifie : «ancien nom de ceux qui blanchissent les toiles» Littré. Le curandier pratique le curage du lin, c’est-à-dire qu’il pratique à « l’étendage du lin sortant du rouissage humide, sur un pré, dans le but de le blanchir» Larousse. Le curandier de Hendaye est **** (crypté) ***

L’abbé Lavigne (2012) successeur de l’abbé Darquie (1712),

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Votre blog Hendaye Histoire s’était un peu assoupi ces derniers mois… Mais durant ce temps les amateurs de notre histoire locale ont pu se délecter avec de  nouveaux blogs véritablement sensationnels : hendayebidassoa canalblog.com hendayetxingudi.canalblog.com et  oroitza-histoire-d-hendaye.fr. Vraiment un très grand bravo à Marcel et à Martine Argoyti et à l’association Oroitza, autour de son président le docteur Pierre Thillaud.

 

 

Dans les premiers mois de cette année 2012, à Saint-Vincent, l’abbé Jean-Marc Lavigne concélébrait une messe présidée par Mgr Aillet, évêque de Bayonne. C’était une façon de prendre possession de son siège de curé… Dans les premiers mois de l’année 1712, exactement 3 siècles plus tôt, l’abbé Charles Darquie (successeur de l’abbé Pierre d’Urrutie 1704-1711) avait pris possession de ce même siège mais avec un rituel assez différent. Il est décrit dans le document ci-dessous que nous avons remis en français du jour… 

 

 

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 Pour les amateurs de statistiques ou de coïncidences… en 1812 l’abbé Jean Dop, successeur de l’abbé Dominique Galbaret (1767-1767 et 1803-1812), devenait curé de Hendaye où il allait conserver 35 ans durant cette charge de pasteur des âmes. Un siècle plus tard, exactement, en 1912, l’abbé Auguste Frapart, successeur de l’abbé Justin Mirande (1909-1912), était le nouveau curé de Saint-Vincent ! Il le restera jusqu’à 1941.


Le corsaire Etienne Pellot, maire et bigame ?

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Pour Marcel Argoyti, ce passionné d'histoire locale

 

Etienne Pellot, avait-il deux femmes ? Ce célèbre corsaire, né à Hendaye le 1er septembre 1765, fut-il aussi maire de cette commune ? Ces deux questions méritent d’êtres posées et nous allons vous montrer pourquoi… A l’instar de Talleyrand «le Diable boiteux» Pellot reçut un surnom : «le Renard basque», et servit, lui aussi, sans aucun état d’âme le Royauté, la République et l’Empire. Mais ils ne furent pas les seuls !

 

Le jour de l’inauguration du monument dédié à Etienne Pellot (aujourd’hui déplacé au  rond point de Belzenia au Bas Quartier), le maire Jean-Baptiste Errecart (1965-1981) brossait les grands traits de la vie du célèbre corsaire. La voix chargée d’émotion et les «r» roulés à la perfection, selon son habitude, il rappelait avec force de conviction: «Ses concitoyens lui confient les fonctions de maire qu’il assura de 1815 à 1820». En toute bonne foi, le premier magistrat hendayais se faisait l’écho de ce qui était écrit dans maints ouvrages plus ou moins savants.

 

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Etienne Pellot

 

 

S’il avait consulté les vieux registres de l’état civil hendayais en l’An VIII de la République, à la date du 22 prairial (11 juin 1800), Jean-Baptiste Errecart aurait indubitablement trouvé le premier acte signé de la main de son lointain prédécesseur. Il s’agit de l’acte de décès de Jean Sallaberry: «Par devant moy Pellot maire de la commune de Hendaye (..)». Plus bas, il a fait figurer sa signature Etne . Pellot, maire.

 

Cette signature est accompagnée de celles des deux témoins de l’acte : Les citoyens Martin Bidart (cordonnier, 1er maire de Hendaye, en 1790) et Raimond Bergare (pêcheur).  Peu après, sur les actes suivants, Etienne Pellot «enjolive» sa signature et écrit maire en entier…

 

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              Première signature de Pellot, maire, sur un acte.   Sa signature quelques mois plus tard.


            Mais l’état civil de Hendaye montre, aussi, le maire Etienne Pellot sous un éclairage plus familial. Ainsi cet acte de naissance de sa fille, daté du 3 brumaire de l’An VII (24 octobre 1798), signé du maire André Lissardy. Ce n’est pas le père qui procède à la déclaration de son enfant car il est en mer, comme précisé sur l’acte : «La tante maternelle a déclaré en l’absence du père, à moi soussigné, que Jeanne Sussiondo, épouse en légitime mariage du citoyen Pellot, capitaine de navire, actuellement en course, est accouché hier, deuxième du présent mois, à neuf heures du matin, d’un enfant femelle qu’elle m’a présentée, et auquel on a donné le prénom & nom de Marianne Pellot». Normal, pensez-vous certainement, que le corsaire Pellot soit en course, en mer, pour s’emparer de navires anglais ou autres… Ce qui est moins normal, en revanche, ce sont les noms qui apparaissent sur cet acte. Nous y reviendrons dans un instant !

 

Un autre enfant sera déclaré à Hendaye, Jean Pellot né le 18 thermidor de l’An X (5 août 1802). C’est Josèphe Pellot qui en fait la déclaration à la mairie car son frère Etienne Pellot «capitaine de marine, se trouvant absent» était certainement en mer. Auparavant, il avait eu un autre enfant, né à Urrugne le 27 prairial de l’An III (15 juin 1795). En l’absence du père, cette fille nommée Gratianne «de Jeanne Sussiondo épouse en légitime mariage du citoyen Etienne Pellot, officier marinier» fut déclarée par les citoyens «Jean Garat, marin, habitant de Hendaye et Gratianne Béchouet» à Jean Larramendy, officier public de l’état civil d’Urrugne.

 

Sur ces trois actes de naissance l’épouse, en légitime mariage, d’Etienne Pellot est Jeanne Sussiondo (orthographié «Souciondo» sur son acte de décès, à Hendaye, le 7 mars 1839). Or, tous les biographes sérieux du fameux corsaire écrivent qu’Etienne Pellot, à l’âge de 32 ans, s’était marié, à Urrugne, le 18 thermidor de l’An V (5 août 1797), à Marie Larroulet de la maison Galbarreta, sise à Subernoa (Urrugne). Son frère Pierre Pellot, 29 ans, était l’un des témoins de ce mariage. Voici la signature du corsaire au bas de l’acte, où il écrit son prénom et son nom en entier (comparer cette signature avec celle, plus haut, du maire). .

 

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                         La signature d’Etienne Pellot, sur son acte de mariage célébré à Urrugne.

 

Etienne Pellot aurait-il contracté deux mariages ? Avait-il fondé deux familles ? En un mot, était-il bigame ? Tout cela le laisserait supposer…

 

Ces deux épouses constitueraient une source d’étonnement total pour ceux qui connaissent la vie de Pellot à travers l’abondante littérature qui lui est consacrée. Forts de leur savoir, ils rétorqueraient que le corsaire hendayais était seulement le père d’un seul garçon et d’une seule fille. Celle-ci s’appelait Catherine Pellot et, comme bon sang ne saurait mentir, allait épouser, le capitaine de marine Etienne Passement… Leur acte de mariage va nous apporter des éclaircissements majeurs pour mieux comprendre l’imbroglio autour d’Etienne Pellot : «L’an mil huit cent vingt deux, et le dix-sept du mois d’avril par devant nous, Etienne Pellot, maire, officier public de l’état civil de la commune de Hendaye, (…) est comparu monsieur Etienne Passement (…) et mademoiselle Catherine Pellot, âgée de vingt-trois ans et, suivant son extrait baptistaire, fille majeure et légitime de monsieur Etienne Pellot, capitaine de navire, et de madame Marie Larroulet, son épouse, demeurant dans la maison de Priorenia, quartier de Subernoa, commune D’urrugne (sic) (…)».

 

Suivent les signatures d’Etienne Pellot, maire, d’Etienne Passement (époux), de Catherine Pellot (épouse), d’Etienne Pellot, «père de l’épouse», d’Etienne Durruty et d’Etienne Lissardy. Voici la clef de l’énigme… Non, Etienne Pellot n’était pas bigame, marié à Jeanne Sussiondo et à Marie Larroulet. Seule cette dernière fut, bien sûr, sa femme. C’est Etienne Pellot, le maire présidant ce mariage, qui était l’époux de Jeanne Sussiondo.

 

Et oui, il y avait, en même temps à Hendaye, deux Etienne Pellot, ayant à peine douze ans de différence d’âge. Pour corser le tout, ils étaient capitaines de navire tous les deux. Ainsi, le célèbre corsaire, le Renard basque, n’a jamais été maire. Et le maire n’aurait jamais été corsaire (jusqu’à de plus amples renseignements...). Sur l’acte de mariage Passement Etienne et Pellot Catherine, du 17 avril 1822, figurent les deux signatures : celle du maire et, plus bas, celle du corsaire. Pour ne pas rajouter à a confusion des esprits le maire signe Pellot, tout court, alors que le père de la mariée signe Etne. Pellot, père de l’épouse…

 

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        Sur l’acte de mariage de Catherine Pellot apparaissent les noms d’Etienne Pellot :

le corsaire et le maire.

 

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Etienne Pellot, célèbre corsaire,  d’après un portrait

 longtemps conservé à Priorenia.

 

Etienne Pellot, le maire de Hendaye, est mort le 22 mai 1836. Son acte de décès précise : «Pellot Etienne, âgé de quatre-vingt trois ans, capitaine de navire, époux de la dame Soussiondo, Jeanne, est décédé en sa maison». L’adjoint au maire  Ansoborlo en oublie même d’écrire le nom de la maison : «Gastebaita» ! Sa veuve Jeanne Souciondo est décédée à son tour le 7 mars 1839, à Hendaye. En revanche, Etienne Pellot, le corsaire, est mort à l’age très respectable de 91 ans, le 2 avril 1856, en sa maison de Prioreteguy ou Priorenia qui borde la Bidassoa. Sur l’acte de décès sont mentionnés : «ancien capitaine de timonerie, ex enseigne auxiliaire, chevalier de l’ordre royal de la Légion d’honneur». Alors sur le territoire d’Urrugne, la robuste bâtisse d’Etienne Pellot, avait été édifiée sur l’emplacement du prieuré de Subernoa et de son église paroissiale placée sous le vocable de Saint-Jacques.

 

 

 

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 Priorenia, la maison du corsaire Pellot, ici dans les années 1970, appartenait à la famille Durruty.

 

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Transformée en appartements Priorenia, peut être un peu trop restaurée… est devenue Frégate ! 

 

            Avant l’an 2000, le domaine de Priorenia, abandonné, a été vendu à un promoteur. Sur cet emplacement devenu « Résidence Port Bidassoa» se dresse un ensemble de petits immeubles, au cœur d’un lieu sécurisé : «Entrée interdite, entrada prohibida, Sarrea debekatua»... Au cœur de ces nouvelles constructions la maison Priorenia, a été transformée allègrement pour recevoir des appartements. La vénérable demeure du corsaire Pellot est devenu un bâtiment appelé Frégate !

 

Etienne Pellot et Etienne Pellot semblent égaux dans la lente et inexorable mort de l’oubli… Ce mois de novembre 2011, le vieux cimetière hendayais était tout fleuri de généreux bouquets de chrysanthèmes et autres fleurs multicolores, aux fragrances subtiles ou pas. Parmi cet enchantement floral, sous un ciel d’été de la Saint-Martin, quelques tombes restaient vierges de tout bouquet. Là, personne n’était venu symboliquement rappeler l’attachement aux chers défunts reposant dans la terre hendayaise. Parmi les tombes sans aucune fleur se détachaient deux concessions proches par leur aspect affichant une certaine monumentalité et par leurs croix placées du côté de la mer. Il s’agit bien entendu des tombes des deux Etienne Pellot (voir photos ci-dessous). Sur celle du corsaire est gravé, sur le piédestal de la croix : «Familles Durruty, Passement, Pellot». Un peu plus haut dans le cimetière se trouve la tombe du maire où, dans le marbre, est inscrit : «Famille Pellot»… Mais où est seulement mentionné, dans la pierre, le nom de son fils, mort célibataire : «Jean Pellot 1802-1874».

 

 

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             Tombe d’Etienne Pellot, corsaire de Hendaye.   Tombe d’Etienne Pellot, maire de Hendaye.

Ces deux photographies ont été prises au vieux cimetière, le mercredi 9 novembre 2011.

 

Christian Maillebiau

 

Hendaye, 10 novembre 2011.

 

 

 

 

 

Les actes d’état civil, reproduits ci-dessus, sont propriété des AD 64.

 

 

 

 

Liste remise à jour des maires de Hendaye

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Martin Bidart (1796-1797)

 

Etienne Lissardy (1797-1799)

 

Etienne Illaregui (1799-1800)

 

Etienne Pellot (1800-1801)

 

Martin Bidart (1801-1805)

 

Etienne Pellot (1805-1826)

 

Etienne Joseph Durruty (1826-1835)

 

Jean Baptiste Barrieu (1835-1842)

 

Etienne Joseph Durruty (1842-1847)

 

Martin Hiribarren 1847-1849)

 

Jean Henri Lalanne (1849-1850)

 

Jean Baptiste Ansoborlo (1850-1852)

 

Claude Deliot (1852-1853)

 

Henry Lalanne (1853-1855)

 

Joseph Lissardy (1855-1860)

 

Jacques Darrecombehere (1860-1864)

 

Martin Hiribarren (1864-1868)

 

Jean-Baptiste Dantin (1868-1871)

 

Antoine d’Abbadie 1871-1875)

 

Jean-Baptiste Dantin (1875-1876)

 

Jean-Baptiste Ansoborlo (1876-1888)

 

Auguste Vic (1888-1812)

 

Ferdinand Camino (1912-1919)

 

Jean Choubac (1919-1925)

 

Léon Lannepouquet (1925-1944)

 

André Hatchondo (1944-1947)

 

Philippe Labourdette (1947-1950)

 

Auguste Etchenausia (1950-1953)

 

Laurent Pardo (1953-1965)

 

Jean-Baptiste Errecart (1965-1981)

 

Raphaël Lassallette (1981-2001)

 

Kotte Ecenaro (2001-2008)

 

Jean-Baptiste Sallaberry (2008-2014)

 

Kotte Ecenaro (2014-

 

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